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D’autre part, aussitôt que je me fus mêlé aux travailleurs dont je parle, ils me confièrent une mission qui ne put que m’engager à persévérer dans la ligne de conduite que je venais d’adopter. Il s’agissait d’aller, avec plusieurs de mes collègues, représenter la Société dans un Congrès international de bienfaisance, convoqué à Bruxelles (en 1856), à l’instigation d’un Belge, M. Édouard Ducpétiaux, inspecteur des établissements de bienfaisance et des prisons du royaume, qui se disposait à en être l’âme. N’ayant jamais assisté à de semblables réunions, je ne me représentais guère ce que j’aurais à y faire ; néanmoins, j’acceptai les yeux fermés le mandat qu’on me proposait, et je n’eus pas à m’en repentir. On n’était pas encore blasé, dans ce temps-là, sur ce genre d’assemblées cosmopolites, et celle de Bruxelles avait pour moi tout l’attrait de la nouveauté. Elle me mit en relation avec beaucoup d’hommes distingués et me familiarisa avec diverses matières dont j’entendis parler alors pour