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d’essai, je me décidai à changer de vocation, si toutefois j’en trouvais une à laquelle je fusse apte et qui m’offrît plus d’attraits que celle où je venais de débuter.

Désorienté de la sorte et n’ayant de goût prononcé pour aucune carrière, je fis à tâtons des essais de divers côtés, à la recherche d’une occupation qui ne fût pas encombrée d’amateurs et pour laquelle mon faible concours eût quelque chance d’être agréé. Guidé par ces considérations, j’inclinai en faveur de l’amélioration du sort des classes ouvrières, ou plutôt de la solution de la question sociale, comme on dit aujourd’hui. Cela ne devait pas, il est vrai, me procurer un emploi lucratif de mon temps ; mais gagner de l’argent avait toujours été à mes yeux un mobile peu noble d’activité, pour qui n’est pas privé du nécessaire, et j’estimais infiniment préférable de chercher à me rendre utile en travaillant au bien de mes semblables.