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évidemment à sa gauche un P complémentaire qui ne laisse plus de place que pour une seule lettre  ; ce devait être, très-vraisemblablement, la sigle initiale d’un des prénoms usités dans la nomenclature romaine, L(ucius), P(ublius), M(arcus), etc. En effet, Postumi appartient soit à la déclinaison de Postumus, soit à celle de l’une des formes dérivées Postumius, ou Postumianus  ; or, le nom gentilice Postumius est incomparablement plus usité qu’aucun des surnoms Postumus ou Postumianus, et, de plus, on sait qu’en règle le prœnomen était immédiatement suivi du nom de famille, et non pas du cognomen. Il s’agit donc ici d’un Postumius, et ainsi se trouve écartée l’hypothèse que l’on serait tenté de faire en attribuant à M. Latinius Cassianus Postumus le fragment épigraphique no 2. D’ailleurs, le règne de cet empereur (258-267) est postérieur à l’époque (ann. 246), où la formule in honorem domus divinae avait cessé d’être en usage.

Je passe à la sixième ligne, itasried, et j’observe que le groupe itas forme le deuxième tronçon du mot civ-itas, dont la première partie, civ, renferme précisément les trois lettres nécessaires pour occuper la place vacante en tête de la ligne. Quant au groupe ried, la seule restitution qui me paraisse possible consiste, à rétablir en entier le mot riedonum, que je lis pour redonum.

Au point où je suis parvenu, je demande à entrer dans quelques développements au sujet de ce nom de peuple sur lequel se concentre l’intérêt principal de la question. La mention des Redones est, en effet, tellement rare en épigraphie, qu’on n’en connaît jusqu’à présent qu’un seul autre exemple, celui de l’inscription de Gordien III, à la porte Mordelaise, et encore cette mention ne figure-t-elle que sous la forme d’une sigle, R, longtemps regardée comme énigmatique.

Et d’abord, il faut rendre compte de la présence d’un i dans la première syllabe d’un mot que l’on est habitué