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L’ENVERS DU JOURNALISME

qui n’allaient heureusement pas vite et qui marchaient dans une belle prairie encore humide de la rosée du matin.

La matinée était superbe et Martin se sentit heureux d’être de la chasse. Il chemina tranquillement derrière les chasseurs, qu’il avait d’abord dépassés, contrairement à l’étiquette de la chasse à courre.

Une première clôture se présenta ; elle était à moitié écroulée et Martin la sauta facilement, à la suite des autres.

Puis on entra sous bois.

Une seconde clôture, haute de quatre pieds, vint gâter la tranquillité d’âme de Martin.

Il attendit que les autres eussent sauté, puis il lança son cheval. La bonne bête sauta à ravir et Martin lui retomba sur le cou, tout étonné de ne pas se retrouver à terre.

Il sentit alors une sécurité trompeuse et continua, sans plus s’occuper des obstacles.

Les chiens commencèrent à donner de la voix et la chasse fut menée à une plus vive allure. Martin traversait un champ, lorsque tout à coup son cheval buta et tomba à genoux. Il avait mis les deux pattes de devant dans un fossé caché par l’herbe.

Le cavalier-reporter fut pris au dépourvu et la secousse soudaine le lança à quatre pattes sur l’herbe.

Cette chute lui prouva qu’on peut fort bien vider les étriers sans se blesser et lui enleva sa timidité. Il rejoignit les chasseurs, au moment où le re-