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L’ENVERS DU JOURNALISME

paix ! » cria le piqueur, en faisant claquer son fouet. Les chiens se turent et se mirent à tourner, ne faisant plus entendre que quelques petits jappements nerveux.

Martin était fort intéressé. Pour l’intéresser davantage on lui apporta des guêtres de cuir montant jusqu’aux genoux.

Le moment psychologique approchait donc.

Il chaussa les guêtres puis marcha vers un beau grand cheval gris, qu’un chasseur avait conduit par la bride jusqu’à Saint-Lambert et qui était celui qu’on lui destinait.

« Allons, houp ! à cheval le reporter ! » lui dit-on, en riant.

Il mit le pied à l’étrier, s’enleva et, d’un bond, se trouva en selle.

Les étriers étaient trop longs. Martin descendit, satisfait de son coup d’essai, et les raccourcit, puis, il attendit qu’on se mît en chasse pour enfourcher de nouveau sa monture.

Pendant ce temps, le photographe prenait la meute et les chasseurs.

Le signal du départ fut enfin donné et Martin sauta en selle. Il constata, au premier pas que fit son cheval, qu’il ne pouvait garder l’équilibre. C’était pourtant le temps ou jamais de le garder.

Il se dit qu’en faisant une petite distance au pas il réussirait peut-être à tenir son siège.

Ce moyen lui réussit. Au bout d’un demi-arpent, il avait repris son aplomb.

Il se lança alors à la poursuite des chasseurs,