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L’ENVERS DU JOURNALISME

sa avec plaisir, en s’endormant, qu’il en avait pour toute une journée.

Il s’éveilla frais et dispos. Comme il achevait de s’habiller un coup discret fut frappé à sa porte.

C’était une fille de chambre qui apportait un pot d’eau minérale chaude. Elle le lui remit sans mot dire et Martin s’en serait servi pour faire sa toilette, s’il n’eût appris, par un petit écriteau affiché dans la chambre, que les pensionnaires qui désiraient faire une bonne cure thermale devaient boire plusieurs verres d’eau minérale chaude, à jeun, le matin.

« Je ne suis ici que pour une journée, » pensa-t-il ; « raison de plus pour suivre scrupuleusement le régime des gens qui veulent bien profiter de leur séjour. » Et il but toute l’eau chaude qu’on lui avait apportée. — Il y en avait trois grands verres.

Il descendit ensuite et trouva la plupart de ses compagnons de voyage debout.

Il faisait un temps magnifique et on en profita, après un substantiel déjeuner, pour visiter les sources, l’usine d’embouteillage, — qui contient des machineries valant quatre-vingt mille piastres, — et les volailles et les animaux de ferme que le gérant de l’hôtel élève pour les besoins de la maison.

En passant dans l’étable, où se trouvaient cinquante et quelques vaches, le gérant montra certaines d’entre elles et dit que c’étaient des « french cows ». Cette appellation sembla malsonnante à Martin, qui réfléchit cependant que les animaux ont une nationalité, tout comme les hommes, qu’il y a