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L’ENVERS DU JOURNALISME

On montait sur le toit par une échelle trop courte. L’attirail du photographe y fut hissé à grand peine. Il prit deux vues, dont la juxtaposition devait donner le panorama du quartier incendié.

La descente fut aussi difficile que l’ascension, mais le toit avait une inclination tellement prononcée que Martin fut bien aise de le quitter, même au prix de quelques exercices gymnastiques.

Dans l’après-midi, on visita les ruines. Les journalistes firent la rencontre de l’évêque de Trois-Rivières et Martin obtint de lui une entrevue. Il fut très heureux de cette faveur, car aucun journal n’avait encore publié d’entrevue avec le pasteur du diocèse de Trois-Rivières. Il fut cependant un peu intimidé et n’osa pas retenir l’évêque assez longtemps pour avoir une bien longue entrevue. Lebrun constata, en lisant sa copie, le lendemain matin, que s’il avait eu une bonne idée, il l’avait mal mise à exécution.

Le conseil municipal se réunissait, dans la soirée, pour aviser aux mesures d’urgence à prendre à la suite de l’incendie. Targut et ses camarades assistèrent à la séance, puis ils prirent le chemin de la gare, car Martin et le photographe devaient retourner à Montréal le soir même, n’étant venus que pour stimuler un peu les autres et leur donner une nouvelle ardeur au travail.

Targut marchait en avant, avec le photographe, Petit et Martin suivaient.

Martin interrogeait Petit et lui demandait comment lui et Targut s’étaient tirés d’affaires. Tous les