Page:Mousseau - L'envers du journalisme, 1912.djvu/58

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
73
L’ENVERS DU JOURNALISME

de Soulanges. Leur long défilé rendait la route encore plus monotone et interminable.

Enfin, il vit plusieurs trains qui stationnaient dans le lointain et se trouva rendu au milieu d’un enchevêtrement de voies d’évitement où il eut peine à se reconnaître.

C’était Coteau Jonction.

Une petite auberge se trouvait au bord du chemin, en face de la gare. Il s’y fit ouvrir. L’hôtelier lui promit de le réveiller ponctuellement pour six heures et il s’endormit, dans une chambre par les fenêtres ouvertes de laquelle entrait l’air de la nuit, devenu plus rafraîchissant.

À six heures, il montait dans le train venant de New-York, à la remorque duquel se trouvait le wagon particulier du cardinal Logue. Comme on peut le croire, il était heureux de toucher le but.

Il ne lui restait plus qu’à se faire introduire. Un nègre vint lui ouvrir la porte du char particulier et porta sa carte. Il revint dire à Martin d’attendre, que le cardinal allait le recevoir.

Le train s’ébranla. Rendu à la Pointe Claire, le curé irlandais à qui Martin était allé demander de lui faire obtenir une entrevue monta à bord. Le nègre vint alors chercher Martin et le conduisit dans la pièce où se trouvait le cardinal. Un ecclésiastique le fit asseoir à côté du prélat, qui le reçut fort aimablement.

L’entrevue dura cinq minutes.

Le soir, le journal avait un compte rendu de deux colonnes.