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CHAPITRE III.


Bernier, Dorion et les autres



Changer son mode d’existence, et ses habitudes est toujours chose assez difficile, mais cela devient particulièrement dur quand le changement consiste à perdre tout confort et à se livrer à un travail plus ardu : Martin en faisait l’expérience, depuis quinze jours qu’il était au journal.

Plus de siestes, le matin, plus de délicieux engourdissements dans un demi-sommeil, entre deux draps bien chauds, en se disant que rien ne le pressait de se lever. Au lieu d’attendre les premières lueurs du jour, il lui fallait maintenant sauter hors du lit, mal éveillé encore, vers cinq heures et demie ou six heures, à la lumière artificielle du gaz.

Il se hâtait de faire sa toilette, de prendre un déjeuner sommaire, puis il montait dans le tramway plein de travailleurs et de petits employés besogneux et descendait à la porte du journal, à sept