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L’ENVERS DU JOURNALISME

Arrivé au journal, il se rendit compte qu’il n’était pas bien. Il ressentait un vague malaise, sans pouvoir comprendre ce que c’était. Il avait l’impression que son estomac était paralysé, comme s’il eût contenu une substance qu’il se fût refusé à digérer.

Rendu chez lui, il se sentit un peu mieux et ne pensa plus au malaise dont il avait souffert.

Mais le lendemain, il se trouva plus mal.

Cela le prit vers neuf heures, quand la digestion de son déjeuner commença à se faire. La sueur lui coulait par tout le corps et il avait un mal de tête atroce. Il regardait cependant toute sa lucidité d’esprit et il fit son travail comme si rien n’était.

Mais il perdit graduellement ses forces. Quand il arriva chez lui, à l’heure du lunch, il était si faible qu’il se demanda s’il ne devait pas se coucher plutôt que de manger. Il mangea cependant, mais immédiatement après il se sentit encore plus faible, tellement qu’il se dit : « c’est comme cela qu’on doit se sentir quand on va mourir. »

Il avait sommeil et il crut que cela lui ferait du bien de dormir.

Il tomba sur son lit comme s’il avait été assommé.

Quand il se réveilla, ses forces lui étaient un peu revenues, mais il avait une fièvre violente. Il resta donc au lit. Vers le soir, sa fièvre augmenta au point qu’il fallut téléphoner au médecin, qui était malheureusement absent et ne pouvait venir avant