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L’ENVERS DU JOURNALISME

Les trois amis continuèrent donc ensemble.

Ils passèrent devant plusieurs restaurants et l’un dit à l’autre, à diverses reprises : « pourquoi n’entrons-nous pas ici ?

— Non, non, répondit son compagnon, j’ai un endroit particulier où je veux aller.

Martin assistait, étonné, à cette comédie et se demandait pourquoi, après l’avoir tant prié, on le faisait ensuite marcher si longtemps.

On arriva enfin au restaurant de prédilection de celui qui avait voulu s’y rendre.

Les trois hommes commandèrent les boissons qu’ils désiraient, mais avant qu’elles ne fussent servies, l’un des amis de Martin demanda à Martin et à son compagnon de l’excuser un instant, disant qu’il voulait téléphoner. Il fit en même temps un signe au garçon, qui le suivit au bout du comptoir, où ils se dirent quelques mots, à voix basse. Le garçon prit de ses mains un petit papier contenant quelque chose qu’il jeta dans la boisson chaude ordonnée par Martin, puis il servit les trois verres.

Quand il eût téléphoné, le troisième buveur revint et on trinqua.

Martin était à peine sorti et avait à peine dit bonjour à ses amis qu’il ressentit dans l’estomac une sensation singulière. Il n’en fit aucun cas et se dirigea vers le journal, où il avait affaire avant de se rendre chez lui. — C’était l’après-midi.

Il rencontra deux ou trois personnes qui le regardèrent avec tant d’attention qu’il en fut ennuyé.