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L’ENVERS DU JOURNALISME

— Certainement ; tu m’en as rendu un fameux, toi-même, ce soir.

— Je ne me sens pas capable de travailler maintenant, mais si tu voulais revenir, demain soir, tu me donnerais quelques notes, pour mon compte rendu. Tu comprends, je ne voudrais pas arriver, lundi matin, sans compte rendu. Je suis réellement malade, mais ça paraît si mal, arriver comme cela. Notre city editor ne badine pas.

— C’est entendu, je viendrai demain soir et je te dicterai à peu près une colonne de compte rendu. Ce sera assez ?

— Tant qu’il faut.

Martin fit un compte rendu de plusieurs colonnes, le dimanche. Dans la soirée il se rendit chez Delisle. Celui-ci avait plusieurs amis avec lui et paraissait de fort joyeuse humeur. Il ne semblait aucunement souffrant et Martin en fut à la fois étonné et heureux.

La soirée se passa le plus agréablement du monde.

Vers dix heures et demie, Martin demanda à Delisle s’il aimerait à commencer à travailler.

« Pas maintenant, » dit-il. À onze heures, Martin lui fit la même question.

« Attends un peu, » répondit-il.

Martin le regarda avec attention et crut constater que sa gaieté était factice et qu’il essayait de s’étourdir, pour oublier le mal qu’il ressentait comme la veille au soir.

En effet, Delisle était toujours souffrant et s’il ne voulait pas se mettre à l’ouvrage, c’était parce