Page:Mousseau - L'envers du journalisme, 1912.djvu/104

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
132
L’ENVERS DU JOURNALISME

Ils facilitèrent sa fuite et empêchèrent le scandale de s’ébruiter.

Martel vint à Québec, où il entra au service d’une compagnie d’assurance. Son travail fut apprécié et il put caresser l’espoir de faire une vie nouvelle.

Mais on n’échappe pas toujours aux conséquences de ses actes. Un de ses parents, dont il avait emprunté une somme d’argent sans jamais la lui remettre, vint au bureau de la compagnie et fit un tel esclandre que le malheureux fut immédiatement congédié.

Il n’abandonna pas la lutte et ne s’avoua pas encore vaincu. On avait besoin d’un reporter, au journal ; il vint s’engager. Le city editor, qui était un de ses anciens amis et qui connaissait son histoire, l’accueillit à bras ouverts et traita avec bonté et délicatesse le malheureux fugitif.

Martin devait cependant boire la coupe jusqu’à la lie.

Lorsqu’il fut appelé dans le corridor, à la porte de la salle de la rédaction, il craignait une nouvelle catastrophe, et il ne se trompait pas.

Deux officiers du bureau du grand connétable l’attendaient. Ils lui dirent qu’ils étaient porteurs d’un mandat d’arrestation pour lui et l’invitèrent à les suivre.

Martin se soumit et prit le chemin de la prison, après avoir prévenu le city editor de ce qui lui arrivait. Ce dernier promit de lui trouver des cautions et de le tirer de ce mauvais pas. La chose au-