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L’ENVERS DU JOURNALISME

city editor ou qu’il avait accepté ailleurs une autre position, et ce fut tout.

Martin, qui était moins blasé que les autres sur le va et vient continuel des reporters entre les différents journaux ou des journaux à d’autres occupations, demanda à Dugas, quelques jours après, ce qui était advenu de Martel.

Voici le récit que lui fit Dugas :

Martel s’était rendu fort jeune aux États-Unis. Il savait les deux langues et il les maniait avec une égale aisance. Son physique avantageux aidant, il devint vite un des orateurs populaires les mieux aimés.

Il était aussi excellent journaliste.

Il fut donc bientôt de toutes les associations et sa popularité grandit à tel point qu’il se mit à faire de la politique, — car on fait de ça comme on fait n’importe quel autre métier, sous les gouvernements populaire. Il fut envoyé à la législature d’un des états de l’union américaine, comme leur représentant, par ses compatriotes.

Un bel avenir s’ouvrait devant lui et on le saluait déjà comme un des principaux hommes publics canado-américains.

Mais la politique coûte cher, et Martel n’était pas riche. Un jour, on découvrit un déficit dans la caisse d’une société dont il était le trésorier.

Il ne releva pas de ce coup.

Ses amis — et il en avait beaucoup et de fort dévoués — lui firent comprendre qu’il devait partir.