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des plus bruyantes de la ville. Les marchands, le matin… les orgues de Barbarie & les musiciens de toute espèce, au milieu du jour… & les ivrognes, le soir.

CHALAMEL.

Il n’est pas bien difficile de se débarrasser de ces gens-là. Si c’est un ivrogne, donne-lui vingt sous, en le priant d’aller chanter au cabaret ; il t’obéira avec enthousiasme… Un musicien ? Donne-lui dix sous à condition qu’il s’éloignera ; c’est toute la recette qu’il peut faire sur cette place… il ira ailleurs… Un marchand ? Fais-lui une petite emplette, sous la même condition.

BONNARD.

Tu as raison, Docteur. Tu as un esprit de ressources admirable.

CHALAMEL.

Allons, mon cher Bonnard, je te quitte. Tu auras ce soir de mes nouvelles… & de mon gibier. (Il sort.)


Scène II

BONNARD, seul

C’est un charmant médecin que mon ami Chalamel… Il prend le plus grand soin de ses malades. Il leur fait manger plus de cailles & de perdrix qu’il ne leur ordonne de juleps & de médecines… C’est sa méthode à lui…