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le vieux gredin !… & si je fermais l’œil, crac, il me lardait… L’autre nuit, il m’a réveillé en cerceau : j’ai sauté à bas de mon lit, le pot de machin n’était pas à sa place, & j’ai pris un bain de pieds… salé. Ça n’était pas cannant.

Mme BOBINARD.

Mais quel est le motif qui a pu lui faire oublier tous les soins que je lui ai prodigués ?

GUIGNOL.

Je le sais bien un petit peu.

Mme BOBINARD.

Comment ? tu le sais ! Dis-le-moi vite.

GUIGNOL.

Oui, quand il avait sa fièvre tigrinaque… vous savez bien, quand il battait la générale… il disait… il disait que sa femme ne l’aimait pas… qu’elle l’avait épousé comme un en cas…

Mme BOBINARD.

Il disait cela !… On m’avait calomniée auprès de lui… Il voulait sans doute faire allusion à M. Raymond. C’est une histoire qu’il faut que tu saches : — Toute jeune, je fus demandée en mariage par M. Raymond, notre voisin… J’avais peu de fortune, mais je devais hériter d’un de mes oncles qui m’avait élevée. Ma main avait été accor-