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Scène III.

GUIGNOL, puis LOUISON.
GUIGNOL, seul.

Hum ! hum ! gribouillon, va ! avare, grippe-sou ! Qu’ils viennent me toucher, tes gensses ! je leur tremperai une soupe dans le ruisseau, & une soupe à l’oignon, encore !… J’ai envie de lui jeter des pierres dans ses vitres… Galopin, te n’étais pas si fier quand te sautais les ruisseaux pour ton patron, Monsieur Croquelard… que te venais m’emprunter des gobilles[1], que te me les rendais seulement pas… puis… que te me disais que la m’man avait oublié de te donner ton déjeuner, & que te me mangeais la moitié du mien… Va, sans-cœur ! te t’appelles Coq, & te n’es qu’un gros dinde… Fais donc ta roue… Sors donc, voyons ; viens donc t’expliquer avec moi !

LOUISON, accourant.

Mais, papa, qu’avez-vous donc à crier comme ça dans la rue ?

GUIGNOL.

Retiens-moi, Louison ; retiens-moi ; je vas faire un malheur !

  1. Gobilles : billes à jouer.