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introduction.

nevas proprement dit, on a tâché d’y indiquer quelques-unes des facéties qui font encore rire aujourd’hui nos enfants, après avoir bien égayé leurs grands-pères.

Notre dessein principal a été de conserver des souvenirs lyonnais, de ne pas laisser périr, sans qu’il en reste quelque trace, un genre de littérature populaire qui, bien modeste en apparence, a exercé & peut exercer encore une bonne influence. Castigat ridendo mores, disait-on jadis de la grande comédie. Je ne sais pas bien ce que la comédie corrigeait à Athènes & à Rome ; je ne sais pas ce qu’elle corrige & ce qu’elle a la prétention de corriger aujourd’hui. Ce que je sais, c’est que j’aurais pour l’éducation du peuple encore plus de confiance à Guignol qu’à la plupart de nos grands auteurs dramatiques du jour.

Il nous reste à rassurer nos lecteurs sur un point délicat. Le sel de la vieille Gaule abonde, & en excellente qualité, dans les pièces de Mourguet. Mais il le prodiguait trop parfois, &, pour employer l’expression d’un fantaisiste moderne, il lui arrivait de renverser la salière. Cela lui arrivait rarement quand il représentait devant le peuple qui, à Lyon, est assez susceptible en pareille matière ; mais il recherchait plus souvent cette sorte de succès quand il avait pour spectateurs des lettrés, des hommes de professions libérales, beaucoup moins difficiles sur ce point, au moins au commencement de notre siècle. La mémoire des amateurs a retenu quelques traits de