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il faudrait qu’il eusse trois louis vaillants… Je l’ai juré à c’te pauvre femme… & comme nous nous sommes disputés tant qu’elle a vécu, c’est bien juste que je fasse ses volontés t’après sa mort… Chignol aura-t-il les trois louis ?… Tant pire… il faut qu’il les aye, si il veut avoir ma fille… Appelons-le… & parlons-lui avec dignité. (Il frappe.) M’sieu Guignol, M’sieu Guignol !



Scène II.

GNAFRON, GUIGNOL.
GUIGNOL, de l’intérieur.

On y va ! on y va ! (Il entre.) Ah ! le père Gnafron ! Bonjour, mon vieux ; comment ça va-t’aujourd’hui ? T’es-tu arrosé le gigier ce matin ?

GNAFRON.

Qu’est-ce que c’est que ces manières de parler t’incongrues ? Est-ce ainsi qu’on s’exprime avec le père d’une jeune demoiselle qu’on veut z’épousasser ?

GUIGNOL.

(À part.) Il a l’air tout badiné aujourd’hui ! Qué qu’y a donc ? (Haut.) Mossieu de Gnafron… (À part.) Je le gratte… (Haut.) Comment se porte votre respectable binette ?