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introduction.

pertoires des marionnettes de Paris, à ceux d’Italie & d’Allemagne. Je lis dans le livre de Ch. Magnin[1] qu’au commencement de ce siècle on jouait en Allemagne, avec un succès de vogue, un drame romanesque de Geisselbrecht, qui portait le titre bizarre de la Princesse à la hure de porc. Or, il y a au répertoire lyonnais une féerie intitulée, la Tête de Cochon ou la Fée aux Fleurs, dont le canevas est très-probablement le même. À certaines indications de lieux & de choses, on reconnaît aussi dans plusieurs autres pièces une origine étrangère. Toute cette catégorie est riche en pièces amusantes, & il serait intéressant de comparer les manuscrits de nos impresari avec les publications de cette nature qui ont été faites dans ces dernières années en Allemagne.

Mais la partie de ce répertoire, incomparablement la plus précieuse pour nous, se compose des pièces vraiment lyonnaises, de celles qui appartiennent en propre à Laurent Mourguet & à ses successeurs. Il n’était pas rare jadis de rencontrer en France, comme on le voit encore en Italie, des artisans qui avaient reçu une véritable éducation littéraire & qui conservaient le goût des lettres au milieu de leurs occupations manuelles. C’est sans doute une telle éducation qu’avait reçue Mourguet. Suivant les traditions de la famille, il composait ses pièces lui-même, sans autre collaboration que celle du vieil

  1. Histoire des Marionnettes, p. 313.