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qu’y me semble que ces enfants se surchottent ; il a fait le fier, il m’a envoyé promener, il m’a appelé vaurien, & je lui ai cogné le melon.

MADELON.

Y valait ben la peine de vous battre. Son grand gognand[1] de Claude ! j’en voudrais point pour Louison, & Louison en voudrait pas non plus. C’est pas avec lui, c’est avec Bastien, le fils du maréchal, qu’ils se surchottent.

GUIGNOL.

Ah ben, tant mieux !

MADELON.

T’es toujours le même ;… te parles sans savoir ce que te dis. Te ne fais que des bêtises !

GUIGNOL.

Celle-là n’est pas bien grosse. Laisse-moi la paix ! Mon oncle Durand est là chez lui avec le notaire ; il fait son testament… On va sortir dans un moment… Va faire ta soupe.

MADELON.

Ah ! ce pauvre vieux, s’il pouvait nous laisser quéque chose !… je m’achèterais… une crinoline. (Elle sort.)

  1. Grand gognand : grand mal bâti, décontenancé, imbécile.