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GUIGNOL.

N’est-ce pas ?… Elle est joliment plantée ; & puis, pas faignante ; elle aide à sa mère comme une femme… Elle fait plus de la moitié de l’ouvrage de la maison… Elle est solide comme le pont Tilsitt… Et une poigne !… Elle vous revire une omelette d’un coup de poing ; que la poële soye froide, qu’elle soye chaude, c’est tout de même !

GUILLAUME.

Pourquoi me dis-tu tout ça ?

GUIGNOL.

N’as-tu pas remarqué qu’avec ton fils Claude… un joli garçon aussi… ils se surchottent ?… Ces enfants ont l’air de se convenir… L’autre jour il a rencontré Louison à la pompe ; il lui a porté son siau jusqu’à la maison. Hier il lui a donné un bouquet de muguets… Si nous les mariions, voyons ?

GUILLAUME.

Qu’est-ce que tu donnes à ta fille ?

GUIGNOL.

Te sais bien que je suis pas un milord. Elle aura la garde-robe en noyer de notre grand, un miroir & une lichefrite que nous lui avons gardés de l’héritage de la tante Bazu… Madelon lui donnera deux rangs de sa chaîne… & je tâcherai d’aligner quéques écus pour lui faire un petit trousseau.