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introduction.

guignolant » se reproduisait plus d’une fois & était fort goûté. Un type aussi lyonnais & aussi gai devait bientôt avoir toute la faveur à une époque où les traditions locales étaient encore si vivaces. Guignol, c’est le public lui-même qui lui donna ce nom, devint bientôt pour Lyon le personnage indispensable de cette littérature, celui qu’on veut revoir toujours & partout à travers les transformations du drame. Polichinelle, jadis son supérieur, fut tout à fait délaissé & devint une sorte de régisseur qui annonçait la pièce, mais qui n’en était plus le héros. Il n’a pas même conservé cet emploi subalterne & a tout à fait disparu d’une scène où il avait cessé de régner.

Depuis ce temps, Mourguet a développé ce type de Guignol dans une longue série de pièces, en lui conservant toujours son costume, celui des ouvriers lyonnais de la fin du siècle dernier, son accent qui est aussi lyonnais de la même époque, sa bonne humeur & son originalité d’esprit. Le caractère de ce personnage est celui d’un homme du peuple : bon cœur, assez enclin à la bamboche, n’ayant pas trop de scrupules, mais toujours prêt à rendre service aux amis ; ignorant, mais fin & de bon sens ; qui ne s’étonne pas facilement ; qu’on dupe sans beaucoup d’efforts en flattant ses penchants, mais qui parvient presque toujours à se tirer d’affaire.

La carrière dramatique de Mourguet a été longue. Le premier théâtre permanent où il se soit montré parait être