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Scène XV.

GASPARD, GUIGNOL, JÉRÔME en costume riche, VICTOR.
JÉRÔME, se montrant.

Tu te trompes, Guignol. La richesse n’endurcit que les méchants & les orgueilleux. Ceux qui ont du cœur, quand le bon Dieu leur a donné la prospérité, reconnaissent toujours leurs parents & leurs vrais amis… Oui, mon cher frère, je suis riche ; je suis trois fois millionnaire, & je veux que tu sois heureux avec moi.

GUIGNOL.

Sapristi, quel beau paletot tu as !… & un chapeau à trois lampions !

JÉRÔME.

Hé bien ! Monsieur le notaire, me permettez-vous à moi de porter le nom de Coq ?

GASPARD.

Pardonnez-moi, mon frère, de ne vous avoir pas reconnu ce matin. Les soucis, les affaires m’avaient troublé l’esprit ; je ne savais plus ce que je faisais. Prenez pitié de moi ; vous voyez devant vous le plus malheureux de tous les hommes. Je suis ruiné si vous ne venez à mon secours. Je viens d’éprouver une perte considérable, & si, dans la journée, je ne trouve pas deux cent mille francs à emprunter, je suis perdu.