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des établissements pour les indigents, auxquels je verse une somme chaque année. Il faut vous y adresser ; on vous donnera ce qui vous est nécessaire.

JÉRÔME.

Vous vous trompez, Monsieur ; je ne demande pas l’aumône.

GASPARD.

Que me voulez-vous donc ? Parlez, mais hâtez-vous : je suis notaire ; mes affaires réclament tout mon temps, & je ne puis le perdre en conversations.

JÉRÔME.

Je viens, Monsieur, vous apporter des nouvelles de quelqu’un qui vous touche de prés. Vous aviez un frère nommé Jérôme.

GASPARD, sèchement.

Oui, un fort mauvais sujet, qui a fait beaucoup de chagrins à mon père. Il n’a jamais pu apprendre aucun métier ; il est parti pour l’Amérique. On croit qu’il y est mort de la fièvre jaune, ou qu’il a péri dans quelque folle expédition.

JÉRÔME.

C’est une erreur, Monsieur… Jérôme vit.

GASPARD.

Ah !… & sans doute il a toujours été le même : léger, paresseux, débauché, il n’a pas su épargner un sou.