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introduction.

rence. D’autre part, on sait quels ont été dans les derniers siècles les rapports de Lyon avec l’Italie. Au XVIe siècle, on lui reprochait d’être une ville presque tout italienne[1]. Les Piémontais, les Lombards, les Florentins, les Lucquois, y étaient très-nombreux dans la banque, dans la joaillerie, dans l’imprimerie, dans plusieurs professions manuelles. Etienne Turquetti & Barthélémy Naris, qui sont considérés comme les véritables introducteurs à Lyon de l’industrie de la soie au XVIe siècle, étaient Piémontais. Le Chasse Ennuy, recueil d’anecdotes & de bons mots, publié par Louis Garon dans la première moitié du XVIIe siècle[2], met en scène plusieurs Italiens habitant Lyon, & c’est à eux qu’il attribue les plus plaisantes facéties. Or, il y a en Lombardie une petite

  1. « Combien ne s’en faut-il que la ville de Lyon ne soit colonie italienne : car, outre ce que bonne partie des habitants sont italiens, les autres du pays se conforment peu à peu à leurs mœurs, façon de faire, manière de vivre & langage. Et à grand peine trouverez-vous dans icelle ville un notable artisan qui ne s’adonne à parler le messeresque ; parce que ces Messires ont cela qu’ils ne font bon visage & n’oyent volontiers sinon ceux qui gazouillent avec leur ramage, taschant par ce moyen, d’acquérir vogue & crédit à eux et à leur langage. » Extrait d’un Discours contre Nic. Machiavel par Innocent Gentillet, célèbre jurisconsulte de Vienne en Dauphiné, publié en 1571, en latin, & traduit en français, à Genève, en 1576. — Voy. les Notes de Documents sur Lyon, de M. Péricaud, année 1571.
  2. Le Chasse Ennui ou l’honneste Entretien des bonnes compagnies, par Louis Garon. — Lyon, Cl. Larjot, t. I, 1628, t. II, 1631. — Et Paris, Cl. Grifet, 1633, in-12. — V. les anecdotes relatives à Cauffarara, Bernardin de Pistoie, &c.