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GNAFRON.

Vous ne pouvez pas mieux vous adresser. Le père Gnafron n’a jamais quitté le quartier… & j’y connais tout le monde, depuis les boutiques jusqu’au cintième.

VICTOR.

Avez-vous connu autrefois la famille Coq ?

GNAFRON.

Coq ! je n’ai connu que ça. Le père était canut, bistanclaque ; il est mort & la mère aussi, qui était une des bonnes langues du quartier… On pouvait la charger d’habiller quelqu’un… habit, veste & culotte, quand elle y avait passé, y n’y avait pas besoin d’aller rue Impériale ; y n’y manquait rien… Brave femme, du reste !… Ils avaient trois fils avec qui que j’ai polissonné, quand j’étais petit… nous jouions au quinet ensemble ; un joli jeu… On l’a défendu à présent… on dit que ça sautait quéque fois dans les quinquets des passants… c’est dommage.

VICTOR.

Vivent-ils encore, les fils Coq ?

GNAFRON.

Y en a un qui est parti pour les Iles, où l’on a dit qu’il a été mangé par les sauvages, que c’était même le roi qui l’avait mangé parce qu’il était gras… Les deux autres sont encore ici. Y en a un qui est dans les cossus ; il est notaire.

VICTOR.

Notaire ?