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les frères coq.

VICTOR.

Ne me laissez pas seul trop longtemps ; je ne connais pas la ville.

JÉRÔME.

Je te retrouverai avant une heure.


Scène V

VICTOR, puis GNAFRON.
VICTOR, seul.

Je vais mettre tous mes soins à prendre les renseignements que désire Monsieur Coq. Je ne veux pas qu’il puisse penser que je convoite sa succession & que je l’éloigne de sa famille. (On entend Gnafron chanter : Nous quitterons-nous sans boire ? ou tout autre refrain bachique[1].) Voilà un homme qui a l’air d’un bon vivant. Je crois que je puis m’adresser à lui.

GNAFRON, entrant sans voir Victor.

Je n’ai pourtant pas sifflé un verre de vin depuis hier soir. Je me range, décidément. Ah ! c’est que le gousset est comme le gosier ; il est sec… je chante, mais je suis triste. (Il recommence à chanter.)

  1. On trouve dans quelques manuscrits le couplet suivant :
    Quand aura passé le flambeau
    De mon existence légère,
    Si vous venez à mon tombeau,
    Chers enfants du tonneau,
    Dites : Ci-gît un frère,
    Un franc joyeux compère ;
    Et videz, amis, un flacon
    En mémoir’ du père Gnafron.