Page:Mourguet - Théatre lyonnais de Guignol, tome 1.djvu/10

Cette page a été validée par deux contributeurs.
ix
introduction.

est même devenu l’appellation générique de toutes les figurines qui, semblables aux Puppi & aux Pupazzi d’Italie, sont mues simplement par la main de l’artiste cachée sous leurs vêtements, sans addition de fils ou de ressorts, espèce de marionnettes qui, soit dit en passant, par l’étrangeté & la vivacité de ses gestes, a plus de force comique & ouvre un champ plus vaste à l’imagination que les mécaniques plus savantes.

Quelle est donc l’origine de ce Guignol qui règne aujourd’hui en maître sur ce petit peuple de comédiens ? C’est de Lyon, cela est bien certain, que Guignol a pris son vol vers Paris & sur toute la France : mais comment & quand s’est-il manifesté à Lyon ? y est-il né ? y est-il arrivé d’ailleurs ? qui lui a donné son nom ?

J’ai longtemps cru, & je ne suis pas encore bien persuadé du contraire, que Guignol, comme la plupart de ses camarades de bois, avait une origine italienne. Que les marionnettes, dans leur forme actuelle soient venues d’Italie en France, cela n’est pas douteux. Polichinelle, Arlequin, Pierrot (Pedrolino), sont Italiens. Le langage spécial de la profession est italien[1]. Les premiers joueurs de marionnettes dont on ait gardé le souvenir à Paris, les Brioché, avaient pour véritable nom Briocci, & étaient Italiens suivant toute appa-

  1. Le Castelet, il Casteletto, pour désigner la baraque dans laquelle on joue. — A gusto, pour indiquer les scènes laissée à l’improvisation. — &c.