Page:Mourguet - Le Déménagement de Guignol, 1876.djvu/5

Cette page a été validée par deux contributeurs.

c’est z’une farce qu’on m’a fait, Vautour se montre, Guignol à part. Oh ! la vilaine farce.

Vautour. — Bonjour mon cher M. Guignol : vous savez sans doute le motif qui m’amène.

Guignol. — C’te bêtise, c’est pas un motif, c’est vos guibolles, a moins que vous ne soyez fait trainer par un fiacre.

Vautour. — Non ça coûte trop cher : Je viens pour savoir s’y vous êtes décidé à me payer les cinq termes que vous me devez.

Guignol, à part. — Je te vois venir pauvre vieille grollasse (haut) Savez-vous p’pa Vautour que vous vous portez ben bien ?

Vautour. — La santé est bonne, mais les rentrées ne se font pas !… Cinq termes à 50 fr. font 250 fr.

Guignol— Et vot’mami, comment donc qui va.

Vautour. — Très-bien, Monsieur Guignol. Nous disons donc que cela fait 250 fr.

Guignol, à part. — Je t’apinche venir (haut) Et votre demoiselle, ah ! la belle canante, sa santé est bonne.

Vautour. — Elle va très-bien, mais…..

Guignol. — Tant mieux. Et votre chienne qui s’était cassé la guibolle, est-elle rhabillée.

Vautour. — Elle est morte… mes 200…

Guignol. — Tant mieux ! tant mieux ! en bajaflant de votre chienne, et v’tre femme comment qu’et s’porte.

Vautour. — Et !  ! ma chienne, ma femme… toute ma famille se porte très-bien, il n’y a que ma location qui est malade, je viens pour les 250 francs…

Guignol, étonné. — Les 250 francs

Vautour. — Et oui…

Guignol. — Fallait le dire tout de gau.

Vautour. — Je vous le dis depuis deux heures.

Guignol. — Y fallait pas vous déranger pour ça ! vous me les donnerez quand vous pourrez !

Vautour. — Quand je pourrai… mais ce n’est pas moi qui vous doit, c’est vous qui me devez.

Guignol. — Moi que je vous dois, mais vous êtes malade ; et quoi donc ?

Vautour. — Ma location !  !  !

Guignol. — Quel localition ?