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pièce, de vin !… mais ta pièce n’a pas de roues.

Guignol. — Gnia pas de besoin de roues, c’est z’une pièce de siège, telle que te la vois elle a fonctionné à ce matin elle a battue en brèche, elle a envoyé un boulet dans la lunette Saint-Laurent.

Gnafron. — C’est comme le siège d’Alanvers. Et l’amorce ?

Guignol, il lui met le bout de la seringue dans la bouche. — Tiens renifle une miette, il se sauve.

Gnafron. — Pouah ! ça ne sent pas la poudre, ça a un arrière goût de farine de lin, il sort.

Guignol, Guignol revient. — Prends garde à ma vaisselle.

Gnafron, avec une énorme soupière. — C’est pour faire de matefains, j’aime mieux çà qu’une poile, ils sont plus épais, il sort

Guignol, avec une poêle sans fond. — Que les femmes ont donc peu de z’esconomique, Madelon m’a fait de bugnes la semaine passée, et elle a laissée brûler le fond de la poêle, gnia plus moyen de la faire ressemeler, Gnafron entre et se met la tête dans la poêle.

Gnafron. — Gredin, je ressemblais à un goujon dans la poêle de la mère Radis.

Guignol. — Je ruminais que je ne voulais pas prendre des actions sur les fonds de poche, ça se désempille trop vite, mais va donc vieux Gnafre.

Gnafron. — C’te ganache m’a cabossé, il rentre.

Guignol. — Gnafron, n’abime pas mon linge, il a l’air de le sigroler.

Gnafron. — C’est donc là dedans que te le met, il a un panier.

Guignol. — Et oui pauv’e vieille, il rentre

Gnafron, regardant dans le panier. — Pour le linge s’y en avait, y en aurait, mais pour tout linge y a une tête d’ail, il sort.

Guignol, entre avec un pot de chambre. — V’la le premier meuble d’un ménage. C’est l’indispensable de tous les pays.. il le pose, et dire que c’est sur ses bords chéris que ma Madelon vient faire ses réchéfissions philosophoques, il sort.

Gnafron, entrant. — Prends garde à ta porcelaine cousin il a ben de grandes tasses de café, il les lave pas souvent, j’ai aperçu du marc au fond, il entre.