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LETTRE TROISIÈME.


Ma dernière lettre était remplie de morceaux choisis, que j’ai recueillis parmi les cantiques qui font partie de l’office des trois semaines qui précèdent le carême. Ainsi vous pouvez déjà apprécier le genre de beautés que renferment nos livres d’Église, dont nous avons généralement une si imparfaite connaissance. Ne vous rebutez point de cette lecture ; outre le mérite extrinsèque de cette poésie sacrée, elle possède le bien plus grand avantage encore de disposer l’âme à accepter tout ce qui peut lui être bon et salutaire. Nous voilà maintenant arrivés à la première grande semaine du carême. En suivant la route que l’Église nous a tracée, la transition ne sera pas pour nous aussi brusque qu’elle l’est habituellement après les plaisirs bruyants qui remplissent le carnaval, usage que nous avons fort mal à propos emprunté à l’Occident.

Autrefois les saints Pères, avides de rompre les liens qui les attachaient au monde pour pouvoir se livrer plus exclusivement à la contemplation des choses