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brusque dans la nourriture. Les Pères de l’Église pénétraient dans toutes les infirmités humaines ; tout en prenant soin de nos âmes, ils ne négligeaient pas les précautions que nécessite la débilité de notre corps ; c’est pourquoi l’on chante le premier jour de cette semaine : « L’entrée à la divine pénitence est ouverte ; abordons-la avec ferveur, purifions nos corps, renonçons aux aliments et aux passions ; et comme de vrais serviteurs du Christ qui nous convie à son céleste royaume, apportons la dîme de toute l’année au Souverain de tous, pour qu’il nous soit donné de contempler avec amour sa résurrection. » L’abstinence à laquelle l’Église nous appelle, est fortement caractérisée dans les versets suivants qu’on chante le mercredi et le vendredi :

« Ô mon âme, toi qui t’abstiens de nourriture, mais qui ne renonce point à tes passions, c’est en vain que tu te réjouis de ta sobriété ; si elle ne contribue pas à ta conversion, tu ne seras qu’une âme menteuse, en abomination devant Dieu, et tu t’assimileras aux méchants démons ; lesquels ne prennent jamais de nourriture. Garde-toi donc de rendre ton abstinence infructueuse, en persévérant dans le péché : résiste au torrent de tes passions, contemple sans cesse par la pensée le Sauveur crucifié ; crucifie-toi toi-même avec celui qui a souffert pour toi, et crie-lui : Souvenez-vous de moi, Seigneur, quand vous viendrez dans votre royaume. »

L’office du grand carême avec les prosternations, commence à dater de ces deux jours de la semaine