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contre la pierre, peut paraître dure dans son acception littérale, mais elle renferme un sens allégorique d’une haute moralité ; on peut le rendre ainsi : « Heureux celui qui a assez de force pour écraser contre la pierre de la foi les mauvaises pensées et les mauvais désirs dès leur naissance, sans leur donner le temps de croître et de se transformer en méchantes œuvres et en habitudes pernicieuses. »

L’Église nous offre encore un exemple de sa miséricorde par la sollicitude qu’elle témoigne indistinctement aux morts comme aux vivants. Le synachsare du samedi qui précède la semaine du carnaval, s’exprime ainsi : « Les divins Pères ont réglé que ce jour serait consacré à la commémoration de tous les hommes pieux, trépassés depuis le commencement des siècles ; combien ont péri d’une mort accidentelle ou prématurée, en route, sur mer, dans les montagnes, dans les précipices, dans les torrents, dans les avalanches, par la peste, par la faim, par le feu, par la guerre, par le froid et autres genres de mort ; combien de pauvres et de malades ont été privés du chant des psaumes, institué par l’Église. Dans leur charité pour tous les hommes, les saints Pères ont décidé que l’Église universelle prierait pour leurs âmes : le jour de cette commémoration a été fixé au samedi parce que samedi ou sabbat signifie repos ; le dimanche suivant a été consacré à la méditation du second avénement du Christ. »

Aux vêpres de ce samedi des morts, nous voyons déjà se dérouler devant nous le tableau du jugement