Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/83

Cette page n’a pas encore été corrigée

ils ont placé ici cette parabole significative, qui, en détruisant toute idée de désespoir, dispose le cœur de l’homme à la vertu par le tableau de l’immense miséricorde que Dieu déploie envers les pécheurs. Cette parabole nous démontre en outre qu’il n’est point de péché, quelque grand qu’il puisse être, qui soit plus grand que la miséricorde divine. »

Tous les versets, chantés aux vêpres et aux matines de cette semaine, sont comme des reproches tacites que la conscience adresse à l’âme pour l’émouvoir : en vain se révolte-t-elle orgueilleusement, les lèvres prononcent involontairement ces paroles :

« Hâtez-vous de m’ouvrir vos bras paternels ; j’ai dissipé honteusement ma vie, tandis que j’avais sous mes yeux les inépuisables trésors de vos bienfaits, à mon Sauveur ! Ne rejetez pas maintenant mon cœur réduit à l’indigence, car c’est avec humilité, Seigneur, que je vous crie : j’ai péché contre le ciel et contre vous. »

Pour nous rappeler plus vivement encore notre état de pèlerinage, l’Église, pendant ces trois semaines, nous met dans la bouche la touchante complainte des captifs de Babylone. Ces accents expressifs et les sentiments de tristesse exprimés sur l’absence de la patrie, touchent profondément l’âme. Après chaque verset un alleluia à demi-voix frappe l’oreille, comme un appel angélique dont les sons percent à peine à travers la complainte terrestre.

« Près de fleuves de Babylone nous nous sommes assis, nous avons pleuré en nous ressouvenant de Sion. Aux saules de leurs rivages nous avons sus-