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à l’office du soir, la lecture du grand cantique de pénitence, dont les accents sont faits pour porter la contrition dans l’âme.

C’est dans un but non moins élevé que l’Église a fixé la fête de la réinstallation des images au premier dimanche suivant, dit le dimanche de l’orthodoxie. Cette cérémonie, en ravivant notre foi en Jésus-Christ, nous excite à renouveler l’image de Dieu dans l’homme déchu.

Lorsque l’Église, qui connaît la faiblesse humaine, s’apperçoit que les forces du corps commencent à céder aux rigueurs de l’abstinence, alors, à la mi-carême, elle expose la croix, ce symbole de victoire, à la vue des fidèles, comme un puissant moyen de réconfortation. Pendant la cinquième semaine, elle vient de nouveau corroborer les faibles, d’abord par la lecture du grand cantique de pénitence ; elle leur offre ensuite les vertus chrétiennes de Marie d’Égypte à imiter, et adresse des hymnes de louange à la Mère de Dieu, notre aide empressée dans toutes nos douleurs.

Le fait miraculeux de la résurrection de Lazare, présage de la résurrection générale des morts, l’entrée solennelle de Notre-Seigneur à Jérusalem, viennent ensuite porter dans l’âme la fraîcheur d’une allégresse spirituelle, et l’aident à supporter les pénibles labeurs de la semaine de la Passion, semaine exceptionnelle, qui, dans ses vastes et sublimes contemplations, embrasse à elle seule le monde entier, visible et invisible ;