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à la mémoire de la création et de la résurrection. « Les jours du grand carême », dit le concile de Laodicée, « sont un temps de pénitence ; c’est pourquoi chacun doit penser à ses péchés, et ne point s’excuser de cette tâche, sous le prétexte de chômer les jours fériés, afin de ne point être rassasié des joies spirituelles, avant que le temps en soit venu. »

Dans l’origine, pendant les cinq premiers jours de chaque semaine du grand carême, il n’était pas même permis d’approcher des saints sacrements, source de célestes consolations ; quand on vit dans la suite, que la faiblesse des pieux chrétiens, habitués à recevoir chaque jour leur Rédempteur, ne leur permettait pas de supporter une si pénible privation, l’Église eut compassion d’eux ; elle permit que deux fois dans la semaine, savoir : le mercredi, jour où J. C. fut livré à ses bourreaux, et le vendredi, jour où il fut crucifié, on exposât le saint sacrement, consacré à la messe du dimanche précédent, conservé dans un ostensoir, pour le soumettre à l’adoration des fidèles et leur administrer la sainte communion : c’est pour cette cause que cette liturgie entière sans consécration, a été nommée messe des présanctifiés. Aussi son rite diffère-t-il essentiellement de celle de St. Basile et de Chrysostome. Cette liturgie consiste proprement en un office de vêpres, précédé de la lecture des heures, et de quelques fragments de la messe ordinaire, à l’exception de la partie la plus essentielle, la consécration des espèces ; quoique moins solennelle, elle n’en inspire pas moins la crainte de Dieu et la dévotion, parce que dès le