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l’église du Saint-Sépulcre ? Et dans la capitale même, vous rappelez-vous ce chant angélique, dont nous fûmes touchés à l’office du soir, dans le couvent de Notre-Dame du Don ?

Je m’en souviens, direz-vous ; et moi, j’ajouterai : que malgré la majesté du service divin, et les harmonieux accords de ces chants, je démêlai en vous une prompte lassitude, qui tenait de votre disposition morale plus encore que de la fatigue du corps. La pompe extérieure des cérémonies, privée de leur signification mystique et profonde, ne pouvait vous offrir qu’un faible intérêt ; des prières inconnues, récitées d’un voix peu distincte, bien que soutenues par de mélodieux accents, devaient vous faire paraître, malgré vous, l’office plus long qu’il ne l’est effectivement, car vous n’en connaissiez ni le sens, ni la suite : ainsi, dans les ténèbres, une route inconnue paraît ne devoir jamais finir. Cependant, j’ai pu observer, que chaque fois qu’une prière connue venait frapper votre oreille, vous l’écoutiez avec recueillement : c’est ce qui m’a suggéré l’idée de vous expliquer, autant que mes faibles lumières peuvent me le permettre, les passages de l’office éloquent et touchant de notre Église, dont vous n’avez pas eu le loisir de vous occuper autant que moi. Cependant, n’allez pas trop présumer de ce que mon peu de science pourra vous apprendre sur un sujet qui exige des connaissances théologiques que je ne possède pas. Il est même superflu de vous prévenir là-dessus, car mon insuffisance en pareille matière vous est connue. Mais cela même