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par la clôture des portes du sanctuaire, aussitôt après le chant de ce psaume. Après la première ekténie, les deux chœurs entonnent des versets choisis dans les trois premiers psaumes ; ce sont comme des enseignements émanés du paradis perdu : « Heureux l’homme qui ne se laisse pas aller aux conseils des impies, — et la voie du méchant périra. Travaillez pour le Seigneur avec crainte, et réjouissez-vous en lui avec tremblement ; heureux ceux qui espèrent en lui. Levez-vous, Seigneur, sauvez-moi, mon Dieu ; c’est du Seigneur que vient le salut, et sa bénédiction est répandue sur son peuple… » Chacun de ces expressifs versets est terminé par le chant angélique : Alleluia. Ensuite le chœur aussi, à l’exemple d’Adam chassé du paradis, s’écrie comme au nom de l’humanité entière, accablée de la douleur spirituelle que lui cause sa chute : « Seigneur, je crie vers vous, hâtez-vous de me secourir, écoutez ma voix lorsque je vous adresse mes cris. Que ma prière s’élève devant vous comme la fumée de l’encens, et l’élévation de mes mains comme l’oblation du soir ! » Dans ce moment paraît le diacre avec l’encensoir, ce symbole de tous les sacrifices offerts à Dieu depuis la création du monde, sacrifices qui n’étaient qu’une figure de la victime expiatoire, l’Homme-Dieu. Le diacre dans sa personne représente les serviteurs de Dieu envoyés dans le monde, avec la mission d’annoncer la venue du Messie. En attendant, le chœur, qui n’a point interrompu ses chants, s’écrie : « délivrez mon âme de sa prison, pour qu’elle puisse confesser votre nom ; »