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sance, ainsi que des chérubins aux yeux nombreux, et des séraphins à six ailes, qui se voilent la face en entonnant : Alléluia ! » Les paroles harmonieuses de ce chant sont aussi accompagnées d’une représentation figurée : les diacres, précédés de céroféraires, tels que des anges ouvrent la marche, en laissant retomber leurs étoles comme des ailes ; d’autres agitent l’air au-dessus des vases sacrés avec les ripides (éventail sacré), sur lesquelles sont dessinées des images de chérubins ; d’autres encore font fumer l’encens pendant toute la procession comme pour lui préparer sa voie dans les airs ; un des diacres porte sur sa tête le voile[1] qui représente le linceul de J. C., un autre porte le pallium, signe de l’incarnation, sur lequel resplendit la croix, ce symbole du Fils de l’homme, qui, au dernier jour, le précédera dans le ciel quand il viendra juger les hommes. Le plus ancien des diacres tient élevée au-dessus de sa tête la patène[2] sur laquelle repose l’hostie, couverte d’une voile ; après lui, suit le plus anciens des prêtres, portant le calice, qui bientôt va contenir le propre sang du Sauveur ; ensuite viennent par rang d’ancienneté les autres prêtres, chacun d’eux tenant en mains un des instruments de la passion : la croix, la lance, l’éponge qui servit à abreuver Notre-Seigneur de fiel, et la cuiller qui sert à administrer le saint sacrement aux fidèles. L’évêque, dépouillé de sa mitre et du pallium, vient avec humilité au-devant

  1. Aër, vozdoukh.
  2. Disskos.