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sa tête, en guise de bouclier, la patène sur laquelle repose le Roi de tous, sous l’humble aspect de l’agneau. — Comme elle vient à propos, comme elle résonne délicieusement, cette parole : « dégageons-nous de toute préoccupation mondaine » : elle arrache notre esprit à toutes les inquiétudes et soucis de cette terre. — L’évêque se lave les yeux et les mains afin de voir et d’agir avec pureté, puis il reprend sa place devant l’autel ; après avoir étendu trois fois les mains vers le ciel pendant une prière secrète, il se rend lui-même à la table de l’offertoire pour commémorer les vivants et les morts, et tout disposer pour la translation de la mystérieuse hostie, toute préparée sur l’autel, où elle sera immolée pour les péchés des hommes. Les fidèles accueillent cette procession solennelle nommée grand introïtus, en courbant la tête et en demandant à voix basse aux prêtres qui passent devant eux, de ne point les oublier auprès du Seigneur ; ceux-ci répondent à haute voix par une commémoration générale, en commençant par l’Empereur et la famille impériale et en finissant par les assistants et tous les orthodoxes fidèles.

L’hymne du samedi saint, qu’on chante à ce moment de la messe à la liturgie de St. Basile, est encore plus touchante : « Que toute chair humaine se taise et assiste avec tremblement et crainte ; qu’elle bannisse toute idée mondaine : car le Roi des Rois et le Seigneur des Seigneurs vient s’immoler et s’offrir en nourriture aux fidèles. Il est précédé de toute la milice céleste des anges, avec toute autorité et puis-