Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/27

Cette page n’a pas encore été corrigée


LETTRE QUATRIÈME.


Voici maintenant la partie la plus essentielle de la liturgie. Le chœur chante l’hymne des chérubins. Le sens vous en paraît peut-être obscur ; en voici la signification : « Nous qui figurons mystérieusement les chérubins, et qui, conjointement avec eux, entonnons le cantique trois fois saint à la vivifiante Trinité, dégageons-nous de toute préoccupation mondaine, car nous nous préparons à porter en triomphe le Roi de tous, que des légions d’anges armés de lances soutiennent invisiblement. »

Vous demanderez ce que signifie ce mot de lances ? Voici l’idée que l’auteur de l’hymne a voulu exprimer : les soldats romains, en proclamant l’avénement de leurs empereurs, avaient l’habitude de l’élever sur un bouclier, au milieu d’une légion, de sorte qu’il semblait porté sur les lances, dont il était environné. C’est ce même tableau que l’Église veut rappeler, lorsqu’après les mots « dégageons-nous de toute préoccupation mondaine », le diacre, comme un des anges de la légion invisible, paraît, tenant au-dessus de