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posé sur l’autel, comme pour le retremper à cette source de lumière, puis prenant un crucifix de l’autre main, il marche vers le peuple et se rend sur l’estrade placée devant l’entrée du sanctuaire : de là il bénit toute l’église en élevant en forme de croix le flambeau et le crucifix et il se tourne alternativement vers l’occident, le midi, le nord et l’orient, en prononçant ces touchantes paroles du Psalmiste : « Seigneur, jetez un regard favorable du haut des cieux, voyez et visitez cette vigne, et affermissez-la, car c’est votre droite qui l’a plantée. » L’Église voit dans cette bénédiction non-seulement la double nature de J. C. représentée par la double lumière du dikirium, mais aussi la croix, ce but salutaire vers lequel il marchait par l’incarnation. — Quand l’évêque rentre dans le sanctuaire, il ne se rend plus seulement à l’autel, mais il va plus loin vers la chaire élevée[1] située à l’orient. Alors, prenant le flambeau à trois branches (trikirium), il bénit encore une fois l’assemblée des fidèles avec la triple lumière de la Divinité qui habite dans une lumière inaccessible.

Puis vient la lecture de l’épître, pendant laquelle l’évêque est assis sur la chaire élevée en sa qualité de successeur des apôtres, et à ses côtés les prêtres, comme desservants de l’autel. Avant de s’asseoir il a déposé le pallium, afin que cette marque distinctive, qui en quelque sorte appartient à J. C., accompagne l’Évangile du Sauveur, quand ce livre divin sera porté

  1. Gornéié miésto, ou chaire pontificale du sanctuaire.