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signifient que les grandes destinées de l’humanité ont été déroulées dans les cieux, avant d’être proclamées sur la terre. Ensuite les officiants sortent avec la croix et les bannières sacrées, et faisant le tour extérieur de l’église, ils entonnent dans les ténèbres et le silence de la nuit :

« Les anges chantent dans les cieux votre résurrection, ô Christ notre Sauveur : faites que sur la terre aussi nous puissions vous glorifier avec un cœur pur. »

Cette procession préliminaire s’arrête à la porte occidentale de l’église qui est fermée ; les fidèles ont évacué le temple, tout le peuple a suivi le clergé ; les enfants d’Adam se précipitent vers le nouvel Adam, pour qu’à la nouvelle de sa résurrection, ils puissent par la porte étroite entrer dans la vie nouvelle ; alors, comme les premières paroles qui échappent à l’enfant, les lèvres de l’homme régénéré font entendre :

« Le Christ est ressuscité d’entre les morts ; il a terrassé la mort par la mort, et a rendu la vie à ceux qui étaient dans les tombeaux. »

Entendant ce cri, qui a brisé les liens de l’enfer, l’église ne s’ouvre néanmoins pas tout de suite : ce retard rappelle l’incrédulité momentanée des disciples hésitant à croire à un événement aussi fortuné. Puis on entonne le psaume prophétique de David :

« Que Dieu se lève et que ses ennemis soient dissipés, que ceux qui le haïssent fuient devant sa face ! » Et chaque verset du psaume est suivi de la proclamation du même fait : « le Christ est ressuscité etc. »