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d’un glaive. Mais transformez nos sanglots en transports d’allégresse par votre résurrection. »

À mesure que le mystère de la passion de Jésus-Christ se consomme, l’office divin devient de plus en plus solennel, et l’Église, qui au jour où la victime fut immolée, s’est privée de la communion du corps sacré, s’approche de nouveau de ce divin et consolant sacrement à la messe du samedi saint.

La messe de Basile le Grand, réunie à l’office de vêpres, doit, selon la règle, être dite assez tard pour qu’elle ne soit terminée qu’une heure environ après le coucher du soleil, comme pour franchir la limite qui sépare ce jour du jour d’allégresse. Selon l’usage de l’Église, l’office de vêpres qui se dit la veille d’un jour férié, appartient à la fête qui suit et non au jour qui tire à sa fin ; c’est pourquoi le service divin du samedi saint, par les versets et le choix des lectures, exprime en partie les événements de samedi, et en partie la résurrection même. L’Église habituée de tout temps à unir ensemble la commémoration de la victime immolée avec celle de sa résurrection, ne pouvait, ce semble, non plus que le tombeau lui-même, renfermer plus d’un seul jour la dépouille mortelle du Christ, ni écarter les consolations spirituelles, qui portent la fraîcheur dans l’âme. Les cantiques du soir invitent déjà à venir saluer celui qui s’apprête à surgir du tombeau et ils proclament la victoire sur l’enfer :

« Accourez, peuples, vers Sion, pressez-le dans vos bras, et glorifiez celui qui a ressuscité d’entre les