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tel d’élever en gloire ceux qui vous honoreront avec foi et amour. »

Ces paroles nous font descendre des hautes contemplations de la divinité inaccessible du Christ : la douce et intelligible contemplation des sentiments de son humanité ; ce verset est aussi chanté pendant la messe, en remplacement du cantique habituel à l’honneur de la sainte Vierge. Après le Gloria, la procession solennelle avec la tombe divine se renouvelle aux accents du trisagion ; quoique cette cérémonie ne semble être que la répétition de celle qui a eu lieu à vêpres, pour que les prêtres qui ont desservi l’office de la veille avec l’évêque puissent le célébrer eux-mêmes dans leurs paroisses respectives, cependant la signification mystique de la procession du matin n’est pas la même. La veille, à l’exemple de Joseph d’Arimathée, nous descendions le corps divin dans la tombe. Aujourd’hui, la procession solennelle avec le cercueil divin précédé des bannières et des étendards sacrés, signifie que même pendant le repos que le Seigneur a pris sur terre, il n’a point cessé d’agir en vainqueur, car, en détruisant l’enfer, il a préservé l’Église de ses atteintes.

Après que la tombe mortuaire a été rapportée dans l’église, les desservants, avant de la déposer à sa place, l’introduisent dans le sanctuaire par la porte royale, et font la procession autour de l’autel ; cette cérémonie a un sens mystique, qui signifie que le Seigneur, immolé pour nous, ne s’est jamais séparé, par sa divinité, du trône de gloire du Père.