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insupportable au genre humain, s’amoindrissant aux proportions de la forme de l’homme : cependant, au milieu de ses lamentations sur les souffrances du Juste pour les péchés du monde, saisi de terreur, il s’écrie : « qui racontera sa génération ? » Voici cette prophétie sublime : « Ainsi dit le Seigneur : mon serviteur sera rempli d’intelligence, grand et élevé en gloire ; ainsi que plusieurs ont été étonnés à ta vue, ton visage sera sans éclat ; ta figure méprisée parmi les enfants des hommes. Mais il purifiera la multitude des nations ; devant lui les rois garderont le silence, car ceux à qui il n’a point été annoncé, le verront ; ils contempleront celui dont ils n’avaient pas entendu parler. Seigneur ! qui croira à notre parole ? pour qui le bras du Seigneur s’est-il révélé ? Il s’élèvera devant Dieu comme un arbrisseau, comme un rejeton qui sort d’une terre aride : il n’a ni éclat ni beauté, et nous l’avons vu et il était méconnaissable et nous l’avons désiré : méprisé, le dernier des hommes, homme de douleurs, il est familiarisé avec la misère ; son visage était obscurci par les opprobres et par l’ignominie, et nous l’avons compté pour rien. Il a vraiment porté lui-même nos infirmités, il s’est chargé de nos douleurs : oui, nous l’avons vu comme un lépreux, frappé de Dieu et humilié. Il a été blessé lui-même à cause de nos iniquités, il a été brisé pour nos crimes : le châtiment qui doit nous procurer la paix s’est appesanti sur lui ; nous avons été guéris par ses meurtrissures. Nous nous sommes tous égarés comme des brebis : chacun de nous suivait sa voie, et le Seigneur a fait