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des antiennes, et des versets qui font partie de l’office de matines et de vêpres. Le vendredi saint il n’y a point de messe : l’Église témoigne ainsi sa douleur et ses larmes ; dans sa sagesse profonde, elle a pensé que l’holocauste consommé le vendredi sur le Calvaire, étant unique de sa nature, la sainte victime absorbait en elle tous les sacrifices de tous les autels.

Quinze antiennes d’un sens très-élevé sont chantées entre les six premiers évangiles de l’office de matines ; elles sont extraites en partie des psaumes et des prophéties et en partie des trésors de piété que nous ont légués les poëtes de l’Église ; l’âme est ébranlée par leurs versets attendrissants.

« Offrons nos sentiments dans toute leur pureté à Jésus-Christ et à titre d’amis faisons-lui le sacrifice de nos âmes ; ne nous laissons pas entraîner par des préoccupations mondaines, comme Judas, mais écrions-nous dans notre for intérieur : notre Père qui êtes aux cieux, délivrez-nous du mal. »

Cette antienne justifie complétement sa dénomination, car elle oppose le calme du chrétien à la fureur des Juifs, exprimée dans son premier verset par ces paroles du prophète :

« Les princes du peuple se sont conjurés contre le Seigneur et contre son Christ. »

Les autres antiennes renferment aussi des prédictions de l’Ancien Testament sur le Christ :

« Ils ont fixé à trente deniers le prix de celui, qui avait été mis à prix, et dont le marché avait été conclu avec les fils d’Israël. »