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dans une maison particulièrement réservée pour la prière commune et pour la célébration des mystères ; chacun apportait, selon ses moyens, le pain et le vin nécessaires pour la consommation du sacrifice non sanglant du corps et du sang de Jésus-Christ, ainsi que pour le repas de charité (agape), qu’on faisait en commun. Là, les plus pauvres étaient nourris du superflu des offrandes apportées par les riches : l’évêque ou le prêtre, quelquefois aussi les diacres, c.-à-d. les serviteurs de l’église, recevaient ces offrandes ou prosphores (en grec), et les déposaient sur une table particulièrement réservée pour la préparation du sacrement, appelée table de l’offertoire (prothesis) que l’on voit encore de nos jours dans les églises à quelque distance à gauche du grand autel. L’officiant faisait choix d’un de ces pains qu’il réservait pour le sacrement ; mais afin que tous les autres porteurs d’offrandes et leurs dons fussent admis et recommandés à Jésus-Christ dans les prières de l’Église et par la célébration des mystères, il détachait de chaque pain une parcelle qu’il plaçait près du pain spécialement destiné à la consécration. Le reste des pains servait ensuite aux agapes. De nos jours encore le prêtre en agit absolument de même à l’offertoire ; d’abord il prépare pour l’office divin un pain nommé agnus du nom de l’Agneau de Dieu, qui ôte les péchés du monde (St. Jean, I. 29), et détache de chacun des autres pains une parcelle en l’honneur de la sainte Vierge et de tous les saints, et en commémoration des vivants et des morts : ce qui constitue la première