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Faits relatifs à la derniere insurrection.

Les faits que je vais maintenant présenter à mes commettants, seront d'une plus grande importance. C'est ici que va commencer la chaîne des évènemens qui ont produit la derniere crise.

Malgré l'emprisonnement de l'un des principaux factieux du Palais-Royal, malgré les proclamations & la vigilance de la commune, & le zele actif de M. de la Fayette, des avis alarmants étoient souvent envoyés de Paris ; tantôt on apprenoit qu'on avoit le dessein de venir enlever le roi ; tantôt que la milice soldée par la ville de Paris vouloit venir à Versailles, pour avoir la garde du roi.

Dans cet état d'anarchie, où tout devenoit facile, excepté le bien, le roi n'avoit pout sa sûreté que des forces très-insuffisantes. La plus horrible licence avoit éclaté sous ses yeux, & sous oeux des représentants de la nation[1]. Le ministre, qui jugeoir nécessaire de faire venir à Versailles un régiment d'infanterie, consulta la municipalité ; celle-ci consulta à son tour le comité

Seconde Partie.

  1. On connoît un acte de licence, commis à Versailles, dont les annales de l'histoire ne fournirent aucun exemple. C'est celui de l'enlevement d'un parricide sur l'échafaud, conduit en triomphe par une troupe d'effrénés, qui s'appeloient la nation & qui pendirent, au même instant, une femme innocente.